La nourriture et l'eau



    Notre planning prévoit 19 jours dans le parc de l'Aconcagua. Nous devons donc emmener avec nous pour 19 jours de nourriture et combustible. La moitié provient de France ; nous avons acheté le reste à Mendoza.

Nourriture apportée de France

    Quelques denrées sont introuvables en Amérique du Sud. C'est par exemple le cas des lyophilisés et des Grany. D'autres produits existent mais leur goût ou leur packaging laissent à désirer. En particulier le chocolat, le café et les soupes en sachets sont à la fois pratiques et réconfortants en expédition, où retrouver un goût familier est déjà un grand bonheur.
    Nous avons emmené environ 10 kg de nourriture chacun et il aurait effectivement été difficile de trouver l'équivalent en Argentine :

Nourriture achetée sur place

    Nous avons fait nos emplettes au Metro de la gare routière de Mendoza la veille du départ pour Puente del Inca. Des Français rencontrés par la suite au camp de base nous ont dit que le Carrefour de Mendoza était beaucoup mieux achalandé.
    Outre le pain, il nous restait à acheter les en-cas du midi, du cake pour le petit déjeuner et 11 repas du soir, soit 20 kg de nourriture supplémentaire pour deux. Globalement les quantités achetées étaient adaptées sauf le cake du petit déjeuner qui n'aurait pas tenu 19 jours :     Nous n'avons pas trouvé de semoule ou de polenta, pourtant très pratiques et digestes en altitude. Les bonnes surprises sont venues de la dulce de lecce (excellente), du riz aromatisé et de la purée. Par contre évitez les sauces déshydratées qui présentent le double désavantages d'être difficiles à préparer et infectes. Il est assez décevant de ne trouver qu'une sorte de chocolat (de cuisine !) et de fromage (qui ressemble au fromage des Simpson) dans un pays où l'agriculture et en particulier l'élevage de bovin tiennent un place importante.
    L'essence pour le réchaud a été achetée chez Orviz (magasin spécialisé en matériel de montagne). Les 4 litres de "bencina bianca" répartis dans deux solides bouteilles de coca-cola se sont avérées plus que suffisantes (moins de 2 litres consommés).
 

L'eau

    Greg et moi avons pour habitude de toujours boire l'eau du robinet partout où nous allons, partant du principe que boire de l'eau minérale n'est pas le meilleur moyen de se prémunir des maladies ou autres infections. Nous préférons habituer notre organisme à des eaux pas toujours très pures (eau très chlorée, ruisseaux, eau de fonte) afin de le rendre plus résistant.
    Dans tous les restaurants et gargotes où nous sommes allés, nous avons demandé de l'eau du robinet. Les commerçants ne sont pas habitués à cela : la plupart des touristes consomment des sodas ou de l'eau minérale. A Confluencia et au camp de base, nous avons bu l'eau des ruisseaux sans la purifier, tout comme font les rangers du parc. A Nido de Condores nous avons bu principalement l'eau de la petite source avec des pastilles Micropur, et parfois de l'eau obtenue en faisant fondre des pénitents. N'ayant pas bivouaqué à Berlin nous n'avons pas eu besoin de nous y approvisionner en eau. Nous n'avons jamais été malades.
 

Les passages de douane

    Il est théoriquement interdit d'apporter des produits agroalimentaires en Argentine et au Chili (miel, viande, plantes, graines, lait, fromage, etc.). Ces deux pays surveillent de près leur patrimoine biologique. Autant dire que la plupart des aliments que nous avons apporté de France auraient pu nous valoir des ennuis. Deux techniques permettent de passer à la douane sans trop de soucis : ne montrer qu'une petite partie de ce qu'on devrait déclarer (c'est ce que l'on a fait à l'aéroport de Santiago) et placer le matériel d'alpinisme bien en évidence au-dessus des sacs pour les fouilles des bagages en prononçant le mot magique "Aconcagua" avec un accent épouvantable. Les douaniers n'embêtent pas trop les alpinistes, surtout lorsque ceux-ci ne comprennent rien à ce qu'on leur demande.
 

Quelques conseils à propos de la nourriture

    Il faut rechercher la variété car manger en altitude est rarement un plaisir : c'est une nécessité. N'hésitez pas à apporter des produits familiers comme du Nutella, un saucisson ou du chocolat. Les aliments amenés en grande quantité (soupes, barres de céréales, sauces) doivent  être aussi variés que possible.
    Arrangez-vous pour prendre des aliments ne nécessitant pas de vaisselle. Laver une casserole pleine de sauce tomate est difficile voire impossible en altitude. Le café du lendemain aura un goût infect, et ce n'est pas la meilleure manière de commencer une journée. Prenez des soupes style Royco (sans cuisson) et faites vos préparations culinaires dans vos bols. La casserole ne doit servir qu'à faire bouillir de l'eau.