Images de l'ascension (les images apparaissent dans une fenêtre séparée)
L'intégralité de la goulotte La goulotte
Le passage de la rimaye La rimaye
Bas de la goulotte Bas de la goulotte
Blaise en action Blaise en action
Une glace parfaite Une glace sans défaut
Belles envolées Belles envolées
Pureté des ligne Pureté des lignes
Première longueur de la sortie directe Début de la sortie directe
Bertrand dans le crux Bertrand dans le crux
Dernière longueur La sortie
accueil alpinisme

Mont-Blanc du Tacul

Goulotte Lafaille (sortie directe)

D'après les informations présentes sur CampToCamp ou sur le site de l'OHM, les goulottes de la face Est du Tacul sont en bonnes conditions. La météo étant au beau, c'est l'occasion d'aller faire une sortie dans le massif du Mont-Blanc où je vais de moins en moins.

Rendez-vous est donc pris avec Bertrand pour aller prendre la première benne à l'Aiguille du Midi. Malheureusement la benne pour les alpinistes une heure avant la première benne officielle semble une notion obsolète, voire une invention de mon imagination car il nous faut attendre 8h10 pour être enfin admis à monter dans la cabine. Du coup on est seulement à 9h sur l'arête et à 10h en bas de la goulotte, préférée à la traditionnelle Gabarrou-Albinoni au pied de laquelle trop de monde se prépare.

Deux autres cordées ont aussi opté pour la Lafaille, dont une menée par un guide qui part le premier à l'assaut de la rimaye. Comme souvent de ce côté du Tacul elle est faite de neige sans cohésion et il lui faut batailler ferme et user de sa grande taille pour arriver à ancrer les piolets (et les bras avec) assez haut pour se tracter. Il nous fait fort gentiment profiter de sa corde et nous nous retrouvons les trois cordées de front au départ de la goulotte.

Bien vite Bertrand et moi prenons le large en avançant en corde tendue dans une glace où le premier coup de piolet ancre systématiquement. Très peu de sections de neige viennent interrompre la belle veine de glace qui descend des Aiguilles du Diable, et la progression est à la fois sûre et plaisante. Nous arrivons assez vite à la petite section de mixte qu'il faut traverser pour rejoindre la sortie directe qui se redresse sur la gauche. Une petite pause reconstituante et nous attaquons les deux longueurs de la sortie directe, superbes. La pente se redresse et la veine de glace se fait étroite, mais les ancrages sont toujours aussi bon et les deux dernières longueurs sont les deux plus belles de la voie, un véritable régal. Il est 15h quand nous atteignons le sommet d'où il faut entamer les rappels, qui s'enchaînent assez vite et sans aucun coincement de corde.

Après cette course qui est la plus belle que j'ai faite avec l'éperon Frendo, commence pour moi le calvaire de la descente à skis dans la Vallée Blanche. Bertrand a beau se charger au maximum, je suis fatigué et n'arrive pas à faire un virage. Il me faut des efforts énormes pour me relever après chaque chute et la nuit commence à tomber. J'ai beau avoir déjà fait cette descente sans difficultés par le passé, la fatigue, le sac et le manque de pratique du ski me font perdre tous mes moyens. Nous arrivons finalement sur la mer de glace à la nuit mais la lune nous éclaire encore suffisamment pour ne pas avoir besoin de sortir la frontale. La pente devient alors heureusement très douce jusqu'à l'endroit où il faut déchausser. Encore un peu de marche et nous atteignons la route forestière qui descend en serpentant vers Chamonix, véritable piste de bobsleigh faite intégralement en chasse-neige. Enfin c'est l'arrivée au parking du Montenvers à 20h30, après une journée bien remplie par presque 12 heures d'efforts en altitude.