Images de l'ascension (les images apparaissent dans une fenêtre séparée)
Le refuge Mezzalama Le refuge Mezzalama
Le refuge Guide de Ayas Le refuge Guide de Ayas
Le bar du refuge Guide de Ayas Son bar impressionnant
Le panorama à l'aube Le panorama à l'aube
Le Castor Le Castor
L'arête terminale L'arête terminale
Markus & Marc-Etienne au sommet du Castor Markus & Marc-Etienne au sommet
Le Liskamm Vue sur le Liskamm
Sérac à la descente Sérac à la descente
accueil alpinisme

Le Castor (4228 m)

Voie normale italienne

Le problème des WE du 15 août est toujours le même : tout le monde est en vacances ou fait le pont et les courses classiques sont surpeuplées. Par conséquent on refait le tour des topos et des sites Web à la recherche d'une course pas trop fréquentée. Avec des contraintes supplémentaires cette année : Markus et Marc-Etienne veulent faire leur premier 4000 pour les préparer au Mont-Blanc. Ils débutent en alpinisme donc ce sera une course facile. Ils ne sont pas grimpeurs donc ce sera de la neige. Et comme d'habitude on a attendu d'être sûrs de la météo avant de réserver un refuge, ce qui vent dire qu'on s'y est pris au dernier moment. Les cabanes du Tracuit et du Weissmies affichent complet, il va falloir trouver autre chose.

Je finis par dénicher une solution sur CampToCamp : le Castor (4228 m) par une voie PD- depuis un refuge qui, me dis-je en parcourant le descriptif, possède une caractéristique qui doit le rendre peu fréquenté. En effet, il faut déjà faire 1800 mètre de dénivelé pour y parvenir depuis la vallée. Un coup de fil et, comme je m'y attendais, il reste de la place. Maintenant il ne me reste plus qu'à persuader mes compagnons de cordée...

Rendez-vous est donc donné à Saint Jacques en Italie pour attaquer cette montée démente. Le village, bucolique à souhait, est perdu au fin fond d'une vallée qui doit faire le bonheur des randonneurs. Il y a du monde, mais nous voyons peu d'alpinistes. Et pour cause : comme nous le comprendrons plus tard, la grande majorité des alpinistes qui dorment au refuge Guide de Ayas y font étape lors de la traversée du Mont Rose, après la descente du Breithorn, qu'ils ont gravi rapidement depuis le terminus du téléphérique à 3820 mètres. Heureusement la plupart optent pour Quintino Sella et le refuge Guide de Ayas, sans être intimiste, n'est pas surfréquenté. D'autant plus que le refuge de Mezzalama, 400 mètres plus bas, le déleste encore d'une bonne partie de ceux qui viennent du côté italien comme nous.

La montée est agréable, ne serait le poids des sacs. On croit voir le refuge très tôt, mais c'est en fait Mezzalama que l'on aperçoit. Et quand on y parvient après la remontée d'un longue moraine, on a encore du mal à distinguer Guide de Ayas de son perchoir rocheux. Et quand on y arrive enfin, après avoir traversé un petit glacier, mis les main sur le rocher et s'être aidé des câbles on est surpris d'y trouver un bar coquet et bien achalandé. Même à 3400 mètres d'altitudes, les Italiens ne renoncent pas à certains plaisirs de la vie (ça me rappelle une scène des Bronzés ;-)

Le réveil n'est pas trop matinal le lendemain car il ne nous reste que 800 m à gravir. Le début est simple comme dans le topo : un glacier pas méchant puis une petite pente de neige. Mais sur la fin un peu de glace et une arête effilé nous rappellent que l'on est en haute montagne et qu'il faut rester attentifs. La vue du sommet offre un beau panorama avec en particulier les pentes du Liskamm. La météo est magnifique et c'est un beau premier 4000 pour mes deux compagnons Suisses. La descente sur le refuge se passe bien mais le retour dans la vallée est un véritable calvaire pour les genoux. Même les bâtons de marche ne nous soulagent pas à la fin et c'est en boitant que nous rejoignons le parking. Mais c'est notre dernière course de la saison et nous avons tout l'hiver pour reconstituer notre cartilage.