Images de l'ascension (les images apparaissent dans une fenêtre séparée)
Greg devant l'arête vierge Greg devant l'arête vierge
Sur l'arête du Moming Sur l'arête
Procession sur l'arête Sur l'arête
Fin de l'arête Fin de l'arête
L'arête vue du sommet L'arête vue du sommet
Tous les 5 au sommet Tous les 5 au sommet
Les vaches s'occupent sans taureau Les vaches s'occupent sans taureau
Chalet du Val d'Anniviers Chalet du Val d'Anniviers
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Le Blanc de Moming (3657 m)

Arête Est

Les conditions en haute montagne ne sont pas très bonnes en cet été 2004 et nous sommes venus tenter notre chance en Suisse, espérant trouver dans le Valais le regel nocturne qui fait défaut depuis plusieurs jours en France. Mais le gardien de la cabane du Grand Mountet balaie vite nos espoirs : il ne gèle pas plus ici qu'ailleurs. Non seulement la face nord de l'Obergabelhorn n'est pas en conditions mais les arêtes du Zinalrothorn non plus. La faute n'en imcombe pas aux températures cette fois mais aux récentes précipitations qui ont mi-plâtré mi-mouillé le mythique Rothorngrät. Il ne reste plus que les "petits" sommets à se mettre sous la dent. Nous avons avalé le Trifthorn le premier jour en enfonçant de 30 cm dans la neige molle du glacier. Nous tenterons demain l'arête qui mène au Blanc de Moming, en espérant que le vent qui balaie les crêtes aura durci la neige. Le gardien du refuge parle d'un course facile et c'est sans enthousiasme particulier que nous mettons le réveil pour 4h.

Nous somme plusieurs à avoir fait le même choix et quelques cordées s'échelonnent le long du glacier du Mountet en direction du col qui permet de prendre pied sur l'arête. Notre rythme n'est pas très rapide et deux autres cordées font une petite pause au col lorsque j'y arrive. A ma grande surprise ils se poussent côté Zinalrothorn et non côté Moming pour me faire de la place. D'habitude les alpinistes arrivés en premier quelque part font tout pour en repartir les premiers et ne pas faire la queue. Sauf... quand la trace n'est pas faite. Et c'est le cas : devant moi une arête vierge, fine comme un rasoir, se perd dans le brouillard. Les autres ne sont pas très chauds pour y aller. Greg, dont c'est le tour de passer en tête, va avoir l'honneur de la tracer.

Après une courte pause au cours de laquelle la cordée de Babasse, Manu et Marlène nous rejoint, Greg part précautionneusement dans la neige lourde. Elle n'a malheureusement pas gelé et nous enfonçons énormément. Bien trop a notre goût au vu du vide qui s'ouvre des deux côtés et que la brume rend encore plus fuyant. La première section de l'arête est vraiment très impressionnante et les photos ne rendent pas sa finesse et l'appel du vide de part et d'autre. Greg avance bien sur le fil et je le suis presque accroupi derrière pour pouvoir planter le manche de mon piolet, prêt à sauter de l'autre côté s'il glisse dans la pente. Les autres cordées, Babasse en tête, nous emboîtent le pas après quelques minutes et nous les voyons sortir tout à tour de la brume. Nous atteignons enfin une section plus large d'où nous pouvons les photographier. La suite est plus simple ; à la faveur d'une plateforme je relaie Greg en tête pour tracer la dernière montée vers le sommet. Il n'y a plus aucune difficulté, l'arête est derrière nous et restera un très bon souvenir. La "course facile" décrite par le gardien aura finalement été bien plus intéressante que prévu et c'est toute la magie de la montagne.