Les femmes en Turquie
Bien que n'adhérant pas aux courants islamistes fondamentalistes les hommes turcs
ne traitent pas les femmes en égales, loin s'en faut. L'homme commande et la femme
obéit. Souvent l'homme discute dans la rue ou au bistrot alors que la femme reste
à la maison pour les tâches domestiques ou travaille aux champs. On voit peu
de femmes dans les rues et la majorité font leurs courses. La tendance est encore
plus marquée dans les bars et les restaurants où les hommes vont jouer ou
regarder la télé. Les rares femmes qu'ont y croise sont en général
des occidentales.
Il faut cependant mettre un bémol à tout cela : la tendance est à
la libéralisation. Peu de femmes de la nouvelle génération portent le
voile. Elles s'habillent à l'occidentale à la différence de leurs
aînées que l'on peut aisément confondre avec des sacs à patates.
Les changements de mœurs, bien que s'opérant très lentement, arrivent sur
différents fronts. Géographiquement ils sont davantage marqués dans
l'ouest du pays, c'est-à-dire la partie européenne de la Turquie et la côte
égéenne où se font la majorité des échanges culturels
avec l'Occident. Les touristes, qui déferlent massivement en été, ont
aussi localement influencé les mœurs. Enfin, l'accès aux télévisions
étrangères via le satellite, et même les chaînes nationales
saturées de productions américaines, donnent aux Turcs des exemples quotidiens,
bien que biaisés, du mode de vie à l'occidentale. Les villes sont bien
entendu plus réceptives que les campagnes, très conservatrices.
Malgré ces changements dans les apparences, les mentalités semblent encore
à la traîne. C'est toujours le mari ou le père qui décide.
Les femmes ne choisissent pas toujours leur futur époux. Elles ne sont pas
forcément malheureuses pour autant. En fait leur bien-être dépend
en grande partie de leur mari, auquel elles sont soumises. Et puis elles semblent trouver
leur condition presque normales car elles n'ont jamais rien connu d'autre. Certaines
sont battues par leur mari, d'autres sont heureuses. Impossible de connaître la
proportion : ces choses là ne se disent pas et les femmes battues restent parfois
plusieurs jours sans sortir de chez elles le temps que les tracent s'estompent. Et de toute
façon même si les voisins s'en rendent compte ils n'interviennent pas : c'est
l'homme qui est dans son droit. Dans ces conditions il est surprenant de rencontrer des
femmes occidentales (françaises ou australiennes) mariées à des
Turcs. Il faut croire qu'elles ont su se faire respecter.
