Equipement



    Il s'agit de notre liste d'équipement pour gravir la directe des Polonais, une voie nécessitant du matériel technique (piolets, crampons). Les personnes désirant faire l'ascension de la voie normale peuvent ne garder dans cette catégorie que les coques plastiques, indispensables.

Matériel de bivouac

 

Matériel commun

Matériel individuel

1 tente
1 réchaud
1 kit de réparation pour réchaud
1 bouteille de carburant et sa doudoune
1 pare-vent
1 gamelle et son couvercle
Allumettes tempête
2 briquets
1 bouteille plastique
10 m de cordelette
1 filtre à eau
1 lanterne
6 bougies
6 rouleaux de papier toilette
10 sacs Ziploc
1 sac de couchage
1 tapis de sol
1 sursac
1 sac à viande
Boules Quiès
Bol et couverts
1 gourde et sa doudoune
1 thermos
4 piles de rechange

Vêtements

 
Veste en Gore-Tex
Pantalon en Gore-Tex
Veste en duvet
Pull en polaire
Pantalon en polaire
2 maillots thermiques
2 collants thermiques
2 paires de sous-gants
3 paires de chaussettes chaudes
Sous-vêtements
1 écharpe
1 cagoule
1 paire de guêtres
1 paire de moufles très chaudes
1 paire de gants
1 paire de lunettes de glacier
1 masque de ski
1 masque en néoprène
1 lampe frontale
1 paire de chaussures de randonnée
1 casquette
1 pantalon
1 short
3 T-shirts

Matériel technique

 

Pour la cordée

Par grimpeur

1 corde de 30 m
3 pitons
Quelques sangles et cordelettes
1 crochet à lunules
2 piolets techniques
1 paire de coques plastiques
1 paire de crampons
2 mousquetons à vis
2 dégaines
2 broches à glace
1 descendeur
1 baudrier

Trousse de secours

 
Fil et aiguilles
Compeed
Pastilles purificatrices
Pansements
Désinfectant
Mouchoirs
Crème solaire
Stick pour les lèvres
Vitamines
Pharmacie

Divers

 

Matériel commun

Par personne

Boussole
1 paire de lunettes de glacier de rechange
1 paire de jumelles
1 altimètre
Jeu de cartes
Carte
Topo
Livres
Dictionnaire Français-Espagnol
Couteau suisse
1 housse à sac
2 ou 3 sacs à dos
2 bâtons télescopiques
Appareil photo
6 pellicules photos

La tente (modèle Thulé de COTENOR)

    Vous allez selon toute vraisemblance passer 2 semaines sous tente. Il est préférable qu'elle soit spacieuse et robuste. En particulier les formes profilées (tunnels) sont plus adaptées aux vents violents qui sévissent sur l'Aconcagua. Même si nous n'en n'avons pas été témoins il n'est pas rare d'avoir des tentes arrachées au camp de base lors de tempêtes. Une tente ayant deux ouvertures est un atout non négligeable au camp de base. Lorsque le soleil tape en journée la température dans la tente atteint 50 °C si on ne peut pas créer un courant d'air. Il faut alors trouver un coin à l'ombre car on ne peut plus s'abriter dans la tente.
 

Le réchaud (modèle Multi-Fuel de Primus)

    Nous avons opté pour un réchaud multi-carburants (gaz et essence). On n'est jamais sûr de pouvoir trouver des cartouches de gaz hors de France (et on n'a pas le droit d'en emporter en avion), même pour les modèles respectant des standards mondiaux (ne pas espérer trouver une cartouche Camping Gaz en Argentine). Le carburant liquide est donc la solution pour les expéditions lointaines. Par contre il est sécurisant de pouvoir utiliser à l'occasion du gaz, en particulier si l'on veut allumer le réchaud dans la tente (en cas de tempête ou de fort vent). Orviz étant en rupture de stock à Mendoza nous avons attendu le camp de base pour trouver des cartouches. Nous en avons acheté une par sécurité lors de la phase d'ascension. Nous nous en sommes servi après la tempête de neige.
    Le réchaud, ou plutôt ses caprices, nous ont posé beaucoup de problèmes lors de cette expédition. Une bonne connaissance de son réchaud est nécessaire pour parvenir à l'allumer en toute occasion. Il faut fréquemment le démonter et le nettoyer. Il tombe en panne ou se remet en marche sans que l'on en comprenne les raisons. Un kit de réparation est nécessaire. Notre manque de confiance dans le réchaud nous a même poussé à amener en Argentine un deuxième réchaud à gaz, au cas où. Comme nous n'avons pas trouvé de cartouches à Mendoza nous l'avons laissé aux gens d'Inka avant de pénétrer dans le parc.
 

Le pare-vent

    Construire un petit muret de pierres n'est pas suffisant pour abriter le réchaud du vent. Un pare-vent articulé (plusieurs feuilles de métal qui se replient les unes sur les autres) est bien utile. Ne pas hésiter à choisir un modèle un peu lourd et surtout comportant deux petites tiges pour l'ancrer dans le sol.
 

La bouteille pipi

    Cet ustensile n'est utile que pour les hommes... Dame Nature en a voulu ainsi. Le principe est d'avoir une bouteille plastique, et marquée en tant que telle, comme pot de chambre pour éviter de sortir de la tente pour uriner. Le conseil venait d'un autre récit d'expédition. On en a emmené une mais on ne l'a pas utilisée. A vous de voir.
 

La cordelette

    Le sol du camp de base comme celui de Nido est dur et caillouteux. Il est impossible de planter des piquets de tente, même à l'aide d'un marteau. La solution est d'utiliser une cordelette assez longue (10 m est un minimum) pour arrimer la tente sur de gros blocs disposés autour. Indispensable.
 

Le filtre à eau (modèle Mini à Carbone de Katadyn)

    Un ruisseau coule à Confluencia et au camp de base. Il y a une mare et une petite source à Nido. Nous avons emmené un petit filtre pour filtrer et purifier l'eau. Nous ne nous en sommes pas servi au camp de base et il s'est avéré tellement peu pratique à utiliser à Nido (l'eau gèle dans le tuyau) que nous avons rempli nos gourdes directement à la source, en mettant une pastille purificatrice pour celle de Nido (voir paragraphe sur l'eau).
 

Les sacs Ziploc

    Ces petits sac plastique destinés initialement à la congélation sont très pratiques à cause de leur fermeture hermétique. Ils ne pèsent rien, ne prennent pas de place et permettent de conserver la nourriture entamée.
 

Le sac de couchage (modèle Odin 1100 de Valandré, Freja 950 pour Greg)

    J'ai investi dans un sac de couchage très chaud (-38 °C extrême) dans l'idée de monter plus tard à 7000 m et de bivouaquer en hivernale dans les Alpes. Normalement un sac -25 ° C/-30 ° C est suffisant. Toutefois des Français ayant fait l'ascension un mois avant nous on mesuré une température de -43° C à Berlin !
 

Le tapis de sol

    Je devrais plutôt dire les tapis de sol car j'en ai pris deux. Le premier est un tapis mousse le plus simple possible, c'est-à-dire très léger. Je l'ai utilisé tout au long de l'expédition, en particulier à Nido. L'autre est un Therm-a-rest court (pour le haut du corps) pour dormir plus confortablement au camp de base (en les superposant).
 

Le sursac (modèle Cyrano de Millet)

    J'emporte toujours en montagne un sursac en Gore-Tex en cas de bivouac improvisé ou d'accident. Une enveloppe de Gore-Tex protège beaucoup mieux qu'une couverture de survie, en particulier lorsqu'il y a du vent. C'est un peu cher pour l'acheter juste pour l'expédition (environ 1000 F), mais quand on l'a, on est toujours rassuré de l'avoir au fond du sac.
 

Le sac à viande

    On ne lave jamais, ou presque, son sac de couchage ; il perdrait de ses qualités thermiques. Il est préférable d'y insérer un sac à viande, c'est-à-dire une fine enveloppe de tissus style drap SNCF cousu sur le côté (ce n'est qu'une suggestion, mais elle a fait ses preuves).
 

Les boules Quiès

    On utilise maintenant plutôt des bouchons anti-bruit en mousse. Ils sont indispensables en raison du bruit le soir au camp de base. En effet il y a un pub (Geo-Trek) et les ascensionnistes ayant atteint le sommet ne se gênent pas pour faire la fête toute la nuit. A Nido c'est le vent qui rend fou si vous n'avez pas pris de bouchons. Rajoutez à ça un compagnon de cordée qui ronfle et vous aurez trois bonnes raisons de prendre des boules Quiès.
 

La couche Gore-Tex (veste Chogori et salopette Austin de Eider)

    Pour les alpinistes, le Gore-Tex est une bénédiction. Dans le cas de l'Aconcagua il s'agit surtout de se protéger du vent. Même si l'ascension n'est pas technique il faut être parfaitement habillé car le vent s'engouffre partout. Pensez à rapiécer vos vêtements avant de partir : il existe des kits de réparation pour tissus Gore-Tex très efficaces (ceux qui nécessitent une application avec un fer à repasser).
 

La veste en duvet (modèle Thulé 110 de Valandré)

    Nous mettions cette veste sans manches tous les soirs pour préparer et prendre le dîner. La température tombe d'un coup lorsque le soleil quitte le camp de base, masqué par le Cerro Catedral. Il est alors préférable d'avoir des vêtements en fourrure polaire et une doudoune, qui sont bien plus confortables qu'une veste en Gore-Tex.
 

Les sous-gants

    Outre leur utilisation en tant que sous-gants ils sont aussi utiles pour prendre le repas le soir au camp. Ils sont assez fins pour permettre d'allumer un briquet ou un réchaud et en général assez chauds pour qu'on puisse se passer de vrais gants pour manger. Une paire est suffisante.
 

Les chaussettes (Carline de Millet et mi-bas montagne de Thorlo's)

    Vous devrez emmener trois types de chaussettes : pour la ville avant et après l'expédition, pour l'approche et pour l'ascension. Je vous recommande particulièrement les mi-bas montagne Thorlo's qui ont des textures différentes selon l'endroit du pied (talon, orteils) et sont très chauds.
 

Les moufles (modèle Antartica d'Ortovox)

    Les gelures sont un des pires cauchemars de l'alpiniste et les mains sont très exposés. Nous avons choisi d'assurer le coup en investissant dans une paire de moufles à toute épreuve. Elles comportent trois couches : surmoufle protégeant du vent, moufle intérieure et sous-gant trois doigts. Impossible de resserrer les crampons ou d'attraper un Grany quand on les a aux mains mais la sécurité qu'elles apportent n'a pas de prix.
 

Protection contre le vent

    Par grand vent la capuche et les lunettes de glacier sont insuffisantes. Il faut un masque de ski pour protéger les yeux et une cagoule, voire un masque en néoprène pour le visage. Avec la capuche sur le tout et éventuellement une écharpe à nouer pour boucher les derniers orifices vous devriez être blindé. Attention à ne pas acheter un masque trop teinté : il faut pouvoir marcher de nuit à la frontale.
 

Protection contre le soleil

    Nous avons rapidement abandonné la casquette pour opter pour une solution beaucoup plus artisanale : le T-shirt noué autour de la tête. Deux raisons à cela : le T-shirt protège la nuque et surtout il ne s'envole pas par grand vent, contrairement à la casquette.
 

Les pitons

    J'avais emmené des pitons en cas de besoin sur les sommets d'acclimatation ou bien pour arrimer la tente. Ils n'ont pas été nécessaires, la roche des montagnes avoisinantes étant trop pourrie et la cordelette faisant parfaitement l'affaire pour la tente.
 

Les coques (modèle Arctis Expé de Koflach)

    Le choix des chaussures a été rude. Entre les coques (Asolo, Koflach)  les chaussures en cuir (Salomon, La Sportiva) et les modèle spécialement conçus pour les expéditions (style Shivling de Millet), nous ne savions que choisir. Nous avons éliminé les cuirs sur un a priori quand à leur qualités thermiques et les modèles d'expédition sur un autre a priori quand à la tenue des crampons. Bref ça s'est joué à peu de choses mais le choix était bon. D'ailleurs la moitié des ascensionnistes de l'Aconcagua avaient les mêmes.
    Attention : depuis peu les rangers du parc obligent les alpinistes à porter des "double shoes" (coque + chausson) pour tenter l'ascension. Autrement dit il est interdit de tenter l'Aconcagua avec des modèles en cuir comme la Nepal Top. Cette règle est appliquée : nous avons vu des rangers faire descendre un grimpeur pour ça.
 

Les crampons (modèle Makalu Rigid de Simond)

    Pour une course sur le glacier des Polonais le principal avantage de vos crampons doit être la facilité d'utilisation. Vous devez pouvoir les mettre ou les enlever avec des moufles. Les modèles automatiques sont assez pratiques. Pensez à emmener la matériel nécessaire pour les régler au camp de base au cas où.
 

L'altimètre (modèle Vector de Suunto)

    Estimer une altitude est très problématique en Amérique du Sud. Elle varient selon les sources, parfois avec plus de 100 m d'écart. L'étalonnage de l'altimètre s'effectue sur une altitude fausse et les écarts à l'arrivée sont impressionnants. Au sommet de l'Aconcagua mon altimètre indiquait 6750 m, soit un décalage de plus de 200 m par rapport à l'altitude officielle, qui a fait l'objet de nombreuses mesures et sur laquelle tout le monde semble d'accord à quelques mètres près (6959 m). Je l'avais pourtant étalonné le matin même à Nido de Condores. En conclusion, n'accordez qu'une confiance limitée aux altitudes des cartes comme à celle indiquée par votre altimètre.
 

Les sacs

    Greg est parti avec deux sacs (un sac à dos de 55 l avec des poches externes additionnelles et un gros sac de portage pour la mule). J'avais personnellement 3 sacs (30, 45 et 75 litres). Comptez un litrage cumulé de l'ordre de 150 l par personne. Je suis monté à Nido avec le gros et le petit (portage de nourriture la veille). J'ai fait le sommet avec le sac de 30 l, qui contenait une gourde, un thermos, des vêtements chauds et des vivres de course.
 

Les pellicules photo

    Nous avons eu la mauvaise surprise d'avoir des rayures sur de nombreuses photos, probablement dues à une poussière ou un grain de sable. Le vent fait pénétrer la sable partout (vêtements, tente), y compris dans l'appareil photo ! Essayez de protéger vos pellicules dans des sacs étanches style Ziploc pour ne pas avoir ce genre de désagréments.
 

La pharmacie

    Le père de Greg, médecin de son état, nous a concocté une pharmacie conséquente dont nous n'avons heureusement quasiment pas eu besoin. Elle comprenait des aspirines (Aspirines du Rhône à croquer, Aspégic nourrissons), du paracétamol (Doliprane), des antibiotiques (Augmentin et Penglobe 600), des anti-diarrhéiques (Ercefluryl et Arestal), un somnifère (Stilnox), de la cortisone (Celestene), des anti-inflammatoires (Feldene et Voltarene Emulgel) ainsi que des médicaments pour les douleurs digestives (Transacalm), le mal des montagnes (Diamox), les yeux (Colyre, Vis Med et Vitamine B12 Allergan) et les ORL (Panotile et Lysopaïne).
    Nous avons juste pris des aspirines quand un mal de tête léger survenait à cause de l'altitude et un demi cachet de somnifère pour tenter de dormir a Plazza de Mulas quand la fête battait son plein. En cas de problème plus grave nous serions allés voir le médecin du camp de base. La consultation est gratuite et de nombreuses personnes y viennent juste vérifier leur taux de saturation en oxygène. Un autre médecin reste normalement présent quelques semaines à Plazza Argentina au plus fort de la saison.