L'autre mal qui ronge la côte et auquel Foça n'échappe pas,
c'est l'armée. La proximité des îles grecques et le souvenir de la guerre
de 1919-1922 rendent les Turcs paranoïaques. Des bases militaires et des terrains
d'entraînement se succèdent tout le long de la côte, rendant l'accès
au littoral impossible ou interdisant de photographier les sites archéologiques.
De l'autre côté du bras de mer les Grecs font pareil, massant inutilement des
milliers de soldats sur les îles de Samos, Lesbos ou Rhodes, situées à
quelques miles seulement des côtes turques. Ce statu quo fait perdre beaucoup
d'énergie aux deux pays, un peu comme le Chili et l'Argentine s'observant avec
anxiété mais sans animosité de part et d'autre de la Cordillère
des Andes.
Ceci mis à part le petit port de pêcheurs de Foça pourrait être sympathique. Il s'agit en fait de l'antique Phocée d'où sont issus les colons fondateurs de Marseille, dite citée phocéenne. Son nom vient du grec Phokaïa qui signifie phoque. Ce nom est toujours justifié car c'est dans les criques et les îlots environnant Foça que se trouvent les derniers phoques moines de Méditerranée, protégés par le WWF. Pour ma part je n'ai pas eu la chance d'en apercevoir.